Le Yoga va au-delà de la pratique physique. A l’origine, en effet, le Yoga était une pratique spirituelle : les Yoga Sutras de Patanjali en sont une bonne illustration. Ce texte fondateur du Yoga, rédigé il y a environ 2000 ans, nous offre un guide pour vivre une vie équilibrée et éthique. Au cœur de cette philosophie se trouvent les Yamas, cinq principes moraux qui guident nos interactions avec le monde extérieur.
Qu’est-ce que sont les Yamas ?
On ne sait pas précisément quand ont été écrits les Yoga Sutras, ce texte composé de 195 aphorismes, ni si Patanjali en est le réel auteur. Il est possible que ce texte ait été compilé il y a 2000 ans environ, mais qu’il soit en réalité beaucoup plus ancien. A l’origine, les Yoga Sutras s’adressaient à des renonçants, des personnes qui quittaient la société pour vivre en ascètes, loin de la civilisation. Même si aujourd’hui, le contexte a changé, ces aphorismes trouvent encore une résonance avec notre vie. Les Yamas nous donnent des règles de vie dans nos rapports avec autrui. Avec les Niyamas, ils constituent le socle sur lequel se base la pratique du Yoga. Ou autrement dit, ils sont au début du chemin du Yogin. C’est un préalable à respecter pour tout Yogin qui souhaite ensuite aller plus loin dans sa pratique.
Ahimsa (Non-violence)
« Si quelqu’un est installé dans la non-violence, autour de lui, l’hostilité disparaît. » Yoga Sutras, II, 35.
Le premier Yama, Ahimsa, invite les pratiquants à cultiver la compassion envers toutes les formes de vie. Cela va au-delà de l’abstention de nuire physiquement. En effet, cela implique également d’éviter les paroles blessantes et les pensées négatives. En pratiquant Ahimsa, nous créons un environnement de paix intérieure et de respect envers les autres.
Satya (Vérité)
« Quand on est établi dans un état de vérité, l’action porte des fruits appropriés ». Yoga Sutras, II, 36.
Satya, le deuxième Yama, encourage l’authenticité et l’honnêteté dans toutes nos interactions. Cela signifie non seulement dire la vérité aux autres, mais aussi être vrai envers soi-même. En cultivant Satya, nous éliminons les barrières de la communication et construisons des relations basées sur la confiance et le respect mutuel.
Asteya (Non-vol)
« Quand le désir de prendre disparaît, les joyaux apparaissent. » Yoga Sutras, II, 37.
Le troisième Yama, Asteya, nous exhorte à ne pas prendre ce qui ne nous est pas donné volontairement. Cela va au-delà du simple acte de vol ; Asteya est une injonction à ne pas convoiter ce qui appartient aux autres : leurs possessions, mais aussi leur énergie, leur temps, leurs idées… En vivant selon Asteya, nous honorons le droit de chacun à sa propre dignité et à sa propre possession. Et nous reconnaissons notre propre valeur.
Brahmacharya (Maîtrise de soi)
« Etre établi dans la modération donne une bonne énergie de vie ». Yoga Sutras, II, 38.
Brahmacharya, le quatrième Yama, est souvent interprété comme la modération sexuelle. Cependant, il va plus loin en encourageant la conservation et la canalisation de l’énergie vitale dans toutes les sphères de la vie. Cela se traduire par une utilisation consciente de nos ressources mentales, émotionnelles et physiques, nous permettant de rester focalisés sur notre chemin spirituel.
Aparigraha (Non-attachement)
« Celui qui se désintéresse de l’acquisition de biens inutiles connaît la signification de la vie. » Yoga Sutras, II, 39.
Enfin, Aparigraha, le cinquième et dernier Yama, nous enseigne à ne pas être attachés aux biens matériels et aux désirs non essentiels. En libérant notre esprit de l’avidité et de l’attachement, nous cultivons un sentiment de contentement intérieur et de gratitude pour ce que nous avons. Aparigraha nous rappelle que le bonheur véritable réside dans la simplicité et la détachement.
En conclusion, les Yamas sont bien plus que des règles à suivre ; ce sont des invitations à cultiver des qualités profondément humaines qui enrichissent notre vie et nos relations.
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